20 août 2022 0 2458 Vues

« Les processus d’écologisation entre santé et environnement. Le cas de la maladie de Lyme. »

Thèse  en vue du grade de Dr es Sociologie, Clémence Massart, Université de Grenoble.

Un pavé de plus de 400 pages à lire, si le cœur vous en dit…Il faut mettre la ceinture  pour ne pas lâcher le  volant au bout de 50 pages.

Ci -dessous, le lien, le sommaire, le résumé  et la conclusion :

Lien :https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01155064/document

Résumé :

La thèse vise à comprendre comment une diversité de définitions d’une maladie émergente et complexe, la Borréliose de Lyme, se construisent aujourd’hui dans un grand nombre de lieux. Ces définitions sont parfois concurrentes, parfois étrangères l’une à l’autre ; parfois médiatisées, parfois confinées dans des espaces discrets. Pour comprendre cette diversité, je mobilise le concept de pratique développé par Stengers (2006). J’ai accédé aux processus de connaissance mis en œuvre par les praticiens à travers les deux versants qui définissent une pratique : les obligations, qui renvoient à leur manière spécifique d’interroger l’objet ou l’être dont ils cherchent à apprendre quelque chose ; les exigences qui opèrent des exclusions et tracent des frontières entre pratiques. Cette grille d’analyse s’applique à des groupes de taille variable, professionnels ou non, mandatés ou pas par le politique, de même qu’aux vivants non-humains. 

La première partie situe la maladie de Lyme dans le champ des maladies et définit sa spécificité en regard des « maladies environnementales » qui ont pour cause les pollutions industrielles. En tant que maladie infectieuse ayant pour vecteur une tique et pour réservoir la faune sauvage, la maladie de Lyme présente davantage les traits d’une « maladie écologique » qui renouvelle l’attribution des responsabilités, les modes de gestion, la nature des entités incriminées ainsi que l’identité des praticiens impliqués. À partir de ce constat, j’ai fait l’hypothèse d’une « écologisation des problèmes sanitaires » : les problématiques environnementales s’immiscent dans d’autres secteurs. J’ai interrogé cette écologisation thématique à la lumière de « l’écologisation des pratiques » que Stengers définit comme un mode de relation entre pratiques qui remplace les exclusions par des coordinations pour produire des savoirs nouveaux, dynamiques et irréductibles à chaque pratique.

La deuxième partie expose les pratiques de quatre groupes de praticiens : les malades chroniques qui échangent sur Internet, les infectiologues, les ticologues et les écologues généticiens des populations. L’analyse révèle l’existence de deux espaces de discussions marqués par des relations distinctes : dans le premier, médical, diagnostic et curatif, les définitions de la maladie s’opposent tandis qu’elles se chevauchent dans le second, environnemental, épidémiologique et préventif. Ces deux espaces entretiennent peu de relations entre eux.

La troisième partie s’intéresse aux interactions entre praticiens. À travers un groupe de travail, un lieu, un concept et des techniques diagnostiques, j’interroge la rencontre effective entre pratiques environnementales et médicales. L’essentiel des collaborations entre acteurs environnementaux et médicaux portent sur la prévention de la maladie. Les savoirs écologiques, comme ceux des malades, ont pourtant un potentiel pour une autre élaboration du diagnostic de ces maladies. Cette analyse montre que des frictions apparaissent lorsque des praticiens interrogent un même vivant sur des modes différents. À l’inverse, une sympathie se manifeste entre praticiens dès lors qu’ils interrogent sur le même mode des vivants différents. Plus qu’une écologisation du sanitaire, la thèse met en évidence un processus de « sanitarisation de l’écologie ». En effet, ce sont les praticiens rattachés à l’écologie qui s’immiscent dans la thématique des « maladies infectieuses émergentes ». Les savoirs qu’ils produisent tendent à dépeindre un ensemble de maladies variables dans le corps et le milieu, qui rappelle la définition par les malades, sans que ces groupes de praticiens disposent à ce jour d’espace de rencontre

Conclusion

 

La conclusion résume ce qui se dégage de la lecture de ce pavé : Quelles sont les relations antre les praticiens, écologues généticiens,infectiologues, microbiologistes, ticologues etc…?
S’ils ne partagent pas ni le vivant ni les méthodes cela engendre de l’ignorance et de la méconnaissance !

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