Dernières interventions des élus à propos des MVT
LES DEPUTES
1) Question publiée au JO le 15 mars 2016
2) Question écrite et réponse du Ministère au Député Lefebvre
LES SENATEURS
1) Question écrite n° 20289 de M. Michel Le Scouarnec (Morbihan – Communiste républicain et citoyen) publiée dans le JO Sénat du 25/02/2016 – page 749
M. Michel Le Scouarnec attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les difficultés que rencontrent les personnes infectées par la borréliose de Lyme, à recevoir le diagnostic de la maladie et à se soigner. Force est de constater que la maladie de Lyme continue de souffrir de méconnaissance de la part de médecins généralistes ou spécialistes . En raison d’un manque d’information, ils seraient encore nombreux à avoir un comportement mal adapté, conduisant à du retard dans la prescription d’un traitement. Ces professionnels envisageraient bien souvent davantage des maladies telles la sclérose en plaque et la fibromyalgie, et le parcours des malades relèverait d’un véritable parcours du combattant. S’ajouterait à cela un manque de fiabilité des tests de dépistage, « qu’il faudrait sans nul doute revoir » selon des spécialistes en immunologie. Cette situation est regrettable pour les malades dont le traitement nécessite d’être commencé tôt après le début de l’infection pour être réellement efficace. Ainsi on constate que les infections aigues non traitées refont surface sous la forme de Lyme chronique, avec des symptômes multiples qui perdurent après les premiers traitements (palpitations, affectations de la mémoire et de la concentration, douleurs, eczémas, etc.). À l’heure actuelle, seule la phase aigüe de la maladie est prise en charge par la caisse primaire d’assurance maladie, qui rembourse 21 à 28 jours d’antibiotiques et laisse les frais de prises de sang et autres tests à la charge des personnes concernées. Aussi, il n’est pas rare de voir des patients se retrouver dans une situation financière ô combien délicate à cause de dépenses de santé importantes. Accablés d’une multitude de symptômes, certains se voient même contraints de cesser leur activité professionnelle. Face à la progression inquiétante de la borréliose de Lyme sur notre territoire et devant la souffrance physique, morale et sociale qu’elle occasionne, il lui demande les mesures envisagées pour lutter contre son expansion, et répondre au besoin de prise en charge et de reconnaissance des malades.
2) Question écrite n° 20423 de M. Yves Détraigne (Marne – UDI-UC) publiée dans le JO Sénat du 03/03/2016 – page 813
M. Yves Détraigne appelle l’attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur l’inquiétant désintérêt qui règne autour de la borréliose de Lyme . Dans une récente interview, le professeur Christian Perronne, chef de service en infectiologie à l’hôpital universitaire Raymond-Poincaré de Garches et à la tête de la commission des maladies transmissibles au Haut Conseil de la santé publique (HCSP), dresse un panorama peu glorieux : bien que la maladie de Lyme ait été officiellement reconnue comme zoonose prioritaire, les préconisations du Haut conseil ne sont toujours pas suivies, le nombre de malades non traités ne cesse d’augmenter et ceux-ci se tournent donc de plus en plus vers d’autres pays pour se soigner, comme l’Allemagne – où les médecins sont plus libres dans la prescription d’antibiotiques – et où sont autorisés des tests un peu plus sensibles. Ce professeur explique que très peu de médecins sont formés à cette maladie – à l’exception de ceux exerçant dans des zones où les maladies à tiques sont courantes – et qu’il est malheureusement facile de passer à côté du diagnostic réel de l’infection qui, non traitée, va se propager et provoquer des dégâts profonds. La vie des malades relève alors d’un véritable « parcours du combattant ». À cela s’ajoute en outre un manque de fiabilité des tests de dépistage. Le HCSP a réalisé un état des lieux des connaissances sur la maladie de Lyme, en décembre 2014 , et a relevé les limites des tests sérologiques en la matière. Il devient urgent de mettre au point des tests fiables. Plus la maladie est dépistée tôt, plus on a de chances de la vaincre avec des antibiotiques. Le président du HCSP précise aussi que les recommandations en vigueur à ce jour en France pour soigner cette maladie datent de 2006 et ne sont plus adaptées. Les traitements antibiotiques préconisés sont bien en deçà, tant en quantité qu’en durée, de ce qu’il faut pour stopper la maladie de Lyme . Il faut donc revoir ces recommandations ainsi que la manière dont est prise en charge la maladie par la caisse primaire d’assurance maladie. Nombre de parlementaires ont déjà interpellé le ministère de la santé afin que notre pays revoie sa manière d’appréhender cette pathologie. Le professeur Perronne conclut l’interview en précisant la feuille de route à suivre (tests à améliorer, traitements à redéfinir, co-infections à identifier…) et souligne que la recherche doit également élucider la question de la transmission inter-humaine, certains spécialistes de Lyme faisant en effet état de possible transmission de la bactérie par voies sexuelle et materno-fœtale . En réponse à la question écrite n° 19276 publiée dans le JO Sénat du 10/12/2015, le ministère indique que « le projet de loi de modernisation de notre système de santé, adopté par l’Assemblée nationale le 17 décembre 2015, prévoit la déclinaison, dans les projets régionaux de santé, d’un volet consacré à la mise en œuvre d’actions de sensibilisation de la population et de formation des professionnels de santé visant à limiter d’éventuelles contaminations par des maladies vectorielles ». Toutefois l’article 158 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé reste assez limité puisque cette déclinaison est facultative et, de fait, variable d’une région à une autre. Considérant qu’il s’agit d’une véritable question de santé publique, il lui demande si elle entend suivre les recommandations du HCSP et quelles mesures elle envisage de mettre en œuvre de façon rapide pour lutter contre l’expansion de la maladie et répondre au besoin de prise en charge et de reconnaissance des malades.
3) Question écrite n° 20581 de M. Jean-Paul Fournier (Gard – Les Républicains) publiée dans le JO Sénat du 17/03/2016 – page 1015
M. Jean-Paul Fournier attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les difficultés que rencontrent les personnes atteintes de la maladie de Lyme. En effet, cette pathologie transmise par les tiques est encore trop méconnue, que ce soit des patients, qui n’en connaissent souvent pas même le nom, ou des médecins, qui ne sont pas suffisamment informés pour établir un diagnostic précoce. Toute la difficulté de la lutte contre cette maladie réside en effet, non pas dans les moyens médicaux, mais plus particulièrement dans des diagnostics trop tardifs. Cependant, les dernières dispositions relatives à cette maladie datent en effet de 2006 et imposent des réglementations très strictes pour les médecins quant à certains médicaments, repoussant par là une lutte rapide et efficace. Ces restrictions sont d’autant plus dangereuses que, plus le traitement traîne, plus les séquelles sont lourdes et pérennes. À cet effet, de nombreuses personnes atteintes de la forme chronique de la maladie de Lyme sont, vingt-cinq ansplus tard, toujours sous traitement et handicapées dans leurs activités. À l’importance de la situation s’ajoute l’augmentation de la population de tiques sous l’effet du réchauffement climatique. Une réactualisation des mesures de protection contre cette maladie en pleine expansion est d’autant plus nécessaire que la France accumule un retard face aux autres pays, comme le Canada, le Luxembourg, les États-Unis ou l’Allemagne, où 100 000 cas sont dépistés, contre 27 000 en France. Incontestablement, cette différence s’explique par le manque de prise en charge français qui pousse des patients à se faire soigner à l’étranger, et réserve ainsi, de façon inégalitaire, des soins efficaces aux personnes qui en ont les moyens. Il lui demande donc quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour parer à la propagation alarmante de la maladie de Lyme, améliorer l’établissement de diagnostics précoces et permettre des prescriptions médicamenteuses adaptées.