Ils espèrent faire reconnaître la maladie de Lyme
Les médecins connaissent cette maladie transmise par les tiques. « Pas
dans sa forme chronique », affirment des patients et un médecin de Saint-Avé.
Dr Yves Cornette de Saint-Cyr,
spécialiste en immunologie La maladie de Lyme est-elle chronique ? Non, répondent les médecins dans leur grande majorité. Oui, estiment des patients piqués par des tiques et quelques médecins, dont Yves Cornette de Saint-Cyr, spécialiste en immunologie à Saint-Avé. Les tiques, ce sont des acariens de quelques millimètres que l’on trouve dans les sous-bois, les fougères. Lorsqu’elles piquent la peau des animaux ou des hommes pour se nourrir de leur sang, elles peuvent transmettre une bactérie, la borréliose, qui entraîne la maladie de Lyme. Cette dernière peut provoquer des réactions cutanées, articulaires, de la fièvre. Les symptômes peuvent survenir quelques semaines plus tard. Les médecins savent les soigner.
Sujet à polémique
« Mais pas le syndrome post-Lyme, qui est sujet à polémique », souligne le Dr Yves Cornette de SaintCyr. Il soigne pour cela des centaines de patients. Dont Marie-Juliette Bisson, 75 ans.« Depuis quelques années je souffrais de troubles inexpliqués : des céphalées nocturnes, des crises de tachycardie, un amaigrissement, des douleurs articulaires, des érythèmes ». En août dernier, son mari se fait piquer par une tique. Le couple vit sur un terrain boisé à Férel.« J’ai eu un érythème à l’endroit de la morsure, le même que celui que ma femme avait développé. J’ai tout de suite pensé à Lyme ». Vétérinaire à la retraite, Philippe Bisson. s’automédicamente aussitôt. Puis prélève du sang à son épouse. Un laboratoire suisse fait des analyses spécifiques (Western-blot).« Elles confirmaient la maladie de Lyme, alors nous avons consulté le Dr Yves Cornette de Saint-Cyr ». Le traitement de l’immunologue consiste en plusieurs cures d’antibiotiques.« La première fois, j’ai eu des réactions très fortes d’épuisement, de nausées, de douleurs dans les membres. Au bout de quinze jours, ça s’est estompé, raconte Marie-Juliette.Aujourd’hui, je vais beaucoup mieux ». « Chez ma femme, le microbe s’est dispersé dans tout l’organisme », explique son époux.
Associations de patients
« La plupart des médecins ne reconnaissent que les signes aigus de la maladie Lyme, or, elle est beaucoup plus complexe » , explique le spécialiste de Saint-Avé. Déjà sanctionné par l’Ordre des médecins à la demande de la CPAM, à cause des analyses biologiques hors normes qu’il fait pratiquer, Yves Cornette de Saint-Cyr est sûr de lui. Et qualifie certaines maladies chroniques d’infections froides, dues à des microbes.« Quand on entre dans cette reconnaissance, on est en capacité d’analyser les conséquences de la maladie en fonction de chaque individu et de ses antigènes ». À 72 ans, le médecin de rééducation et de réadaptation fonctionnelle, spécialisé en immunologie, espère faire reconnaître la maladie de Lyme chronique.« Je suis allé deux fois au ministère de la Santé, mais ce sont les patients qui peuvent faire bouger le système ». Ils se sont regroupés au sein d’associations, comme Lyme sans frontières.
Christine BAUCHEREL.
Article issu de l’édition de Lorient du mardi 15 avril 2014