Lettre ouverte adressée au directeur général de la santé
LSF demande une nouvelle fois avec force la cessation complète des poursuites contre les médecins qui osent soigner le « Lyme chronique » et rappelle la nécessité de mesures d’urgence qui mettraient un terme au désespoir et à la révolte !
A M. le Directeur Général de la Santé,
Pr Jérôme Salomon,
Lettre ouverte, le 21/1/2018
OBJET : poursuites contre le Dr Bransten et l’association
« Le Droit de Guérir »
Monsieur le Directeur Général,
L’association Lyme Sans Frontières a pris connaissance de la situation du Dr Bransten et de la convocation dont il fait l’objet auprès du Conseil de l’Ordre (93) au motif de son « insuffisance
professionnelle ».
L’émotion et l’inquiétude exprimées par les malades (les malades chroniques qu’il a pris en charge mais aussi tous les autres), au-delà de la forme et des modalités que chacun appréciera, ne peuvent nous laisser indifférents.
L’angoisse nourrit la colère et l’incompréhension.
Comme vous le savez, LSF est engagée depuis plusieurs années auprès des praticiens qui, au quotidien, font face aux malades et au traitement de la maladie de Lyme et de ses coinfections,
dans ses formes graves disséminées et devenues chroniques.
Notre association a soutenu ceux qui ont pu être poursuivis dans des conditions parfois totalement iniques, qui dépassaient manifestement le débat judiciaire ou la controverse légitime.
Nous avons dénoncé à de multiples reprises cette forme de « chasse aux sorcières ».
Votre prédécesseur, le Pr Benoît Vallet, s’était lui-même saisi de cette question et nous avait fait part de sa préoccupation à ce sujet comme de sa volonté d’éviter que les praticiens soient
pourchassés.
Des engagements ont été pris par lui.
Récemment, les décisions rendues par les juridictions saisies de poursuites disciplinaires contre différents praticiens –même si elles ne peuvent nous satisfaire entièrement- ont, semble-t-il,
commencé à prendre en considération cette préoccupation et, en tout état de cause, écarter les poursuites fondées sur la maladie de Lyme et sa prise en charge.
C’est pourquoi ces poursuites engagées contre le Dr Bransten semblent marquer ou traduire une régression et nous indignent particulièrement.
Au-delà de cette situation particulière, nous espérons que, s’agissant des praticiens en général, les engagements pris par votre prédécesseur ne seront pas remis en cause.
Par ailleurs, tous les malades concernés par le » Lyme chronique » s’accordent sur la nécessité absolue de mesures d’urgence qui mettraient fin à tous les actes de désespoir et de révolte individuels (suicides de malades), ou collectifs (DDG), lesquels, du fait de leur forme parfois contestable, semblent engendrer maintenant des représailles judiciaires. LSF a attiré votre attention à plusieurs reprises sur ces mesures que les malades attendent. Elles doivent être prises en compte dans le cadre du PNDS comme dans le cadre global du plan de lutte
contre les MVT.
C’est pourquoi, nous vous demandons de bien vouloir nous recevoir très rapidement et de mettre ces mesures d’urgence à l’ordre du jour du comité de pilotage qui doit se
tenir prochainement.
Nous souhaitons par ce courrier exprimer à nouveau notre profonde inquiétude et vous rappeler la situation dramatique d’un grand nombre de malades, victimes d’erreurs de diagnostic,
abandonnés par les institutions sanitaires, redoutant de voir disparaître les quelques rares médecins qui osent encore les prendre en charge, les soigner, explorer de nouvelles pistes, et
améliorer leur sort !
Nous serons donc particulièrement attentifs à la réponse que vous y apporterez et à la position que vous exprimerez à ce sujet.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression de nos très respectueuses salutations.
Marie-Claude Perrin, pour le CA de LSF